Le camp du pauvre

C’est tranquille côté compétition pour moi ces temps-ci, mais j’ai une histoire à vous raconter.

Traverser les études universitaires (N.B. à temps plein) et vouloir continuer le sport de «bon niveau» nécessite le développement de mécanismes de survie sportive. Question d’argent $$$

Ces dernières années, l’une de ces méthodes a été le «camp du pauvre», qui consiste à rentrer autant d’heures qu’en camp d’entraînement, en restant chez soi, au froid, sous un ciel nuageux, sans amis pour s’entraîner durant 4 à 6 heures par jour et avec aucun dépaysement.

Mais la méthode a fait ses preuves, surtout l’an passé, où j’ai été largué au premier coup de vent à Sainte-Martine. Un mois d’isolement plus tard, j’étais redevenu un cycliste normal. Finalement j’ai pu avoir une belle saison grâce à ça.

Cette année, un an après la fin de mon bac, l’occasion se présente à peu près au même moment et je veux économiser pour un automne qui pourrait coûter cher.

Déjà que je suis plus en forme qu’à pareille date ces dernières années parce que je n’ai plus l’école dans les pattes, voilà que j’ai un peu moins d’heures au travail.

L’occasion est trop belle. Je pars en camp d’entraînement… dans mon salon. Il faut que je rattrape mon automne passé sur le divan, à bouder parce que j’avais manqué Hawaii.

C’est ainsi que depuis deux semaines (et ça continue jusqu’au 10 mai minimum), j’ai 3-4 jours par semaine pour rentrer des journées d’entraînement de champion.

Swim-bike-run, chaque jour de congé. Au moins quatre heures par jour. Je pense m'être assez bien entraîné depuis 3 mois pour encaisser cette charge maintenant.

Vraiment pas facile, mais ça commence à payer. Je retrouve tranquillement mes jambes de coureur, que j’avais laissé au Door 2 trail en août dernier. D’ailleurs je dois défendre mon titre le 18 mai prochain. Ayoye, pas sûr que je suis prêt.

Côté vélo, pas encore le temps pour moi de faire des courses élites mais ça s’en vient. Pour l’instant, je travaille les dimanches donc ça me retient et c’est aussi bien comme ça. Je devrais débuter à Brossard dans deux semaines. Ça va pincer.

 À la nage, ce sport que je n’ai pas arrêté plus de 4 jours depuis 14 mois, et bien je m’améliore un petit peu. En un an, j’ai dû progresser autant que la valeur d’une auto qui remonte parce qu’elle est assez vieille pour être « vintage ». C’est long…

Ceci étant dit, j’ai bien du fun moi-là. C’est la période de l’année où l’on s’améliore et où l’on pense que tout est possible. Il faut en profiter de cette naïveté!!

Je suis bel et bien lancé dans les gros entraînements et j'y suis motivé. C'est une bonne chose en cette année importante, mon année olympique! :D Je mets le paquet.

Même si certains trouvent que je n’ai pas de vie, j’ai vraiment l’impression que c’est le contraire...

Tant mieux pour moi.

Commentaires

Gabriel Proulx a dit…
"Le camp du pauvre" c'est une richesse. C'est une grande qualité athlétique que d'être assez fort dans sa tête pour tirer le maximum de ce qui est disponible. Dans la vie d'un athlète, l'argent et le temps sont toujours des ressources rares. Je te dis un gros bravo pour ta motivation et ta détermination.

Moi à 40 ans avec une job à temps plein et 2 enfants je me fais des mini camps d'après-midi ou je me sauve du bureau à 11h30 pour me taper un bloc de 4 heures avant de retourner à la maison pour souper. Ça me permet de me taper des semaines de 12-14 heures d'entraînement à l’occasion.

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