Sur la bonne voie

Bon, c’est fait. J’ai complété le triathlon du Lac Memphrémagog en distance demi-ironman dimanche en respectant la stratégie choisie pour disputer cette épreuve tout en étant capable d’ensuite reprendre l’entraînement assez rapidement cette semaine. Voici un résumé de la journée.

5h00 : Réveil après un beau dernier 6 heures de sommeil. Je suis assez stressé. Ça fait très longtemps que je n’ai pas été aussi nerveux et je ne comprends pas pourquoi. C’est pourtant seulement une très très grosse journée d’entraînement, rien de plus. Personne n’attend rien de moi et l’inverse est aussi vrai.

5h45 : Je peine à terminer mon déjeuner en compagnie de La grosse Carole et ensuite on quitte mon appartement rapidement. On a passé la fin de semaine ici, comme dans le temps où nous y étions des colocs. Pour deux jours seulement, puisque ma chambre est louée pour l’été et Carol est à Montréal maintenant.

5h55 : Je décolle la voiture et la radio énergie joue immédiatement la toune Lose yourself . Un présage peut-être? Je ne pense pas, je ne dois pas aller au-delà des limites aujourd’hui.

6h00 : On dirait que le soleil se recouche plus on va vers l’ouest et bientôt j’arrive à Magog avec du Rise against dans le tapis en voiture et de grosses bouffées d’air qui me sortent de l’estomac. Ayoye ça ne passe pas.

6h45 : On gosse dans notre matériel et on apprend que les wetsuits sont permis sur notre distance seulement. Pourquoi? Je ne sais pas, mais je suis bien content de m’en être acheté un mercredi dernier haha!

7h20 : Tout est fin prêt pour le départ dans 45 minutes. On va jogger dans la matinée pour s’activer un peu. Je digère mieux maintenant.

7h45 : Réunion d’avant-course et attente pour le beach-start dans 20 minutes. Je relaxe et me concentre, tout en me laissant divertir par la mascotte Charles « hoho » Thibault, qui s’est inscrit la veille à cette épreuve la veille, à 16 heures, avec son enthousiasme habituel. On lui souhaite bonne chance mais on se doute qu’il s’en sortira sûrement quand même bien !

8h05 : Départ de 130 gars qui courent sur la plage et on plonge rapidement dans l’eau. Je me fais dépasser par beaucoup de gens mais je supporte assez bien le chaos de ces deux premières minutes dans « la laveuse », exception faite d’un méchant coup de pieds dans l’œil et du bouillon d’eau qui vient avec haha.

8h10 : Je nage avec des gars de ma force, ce qui est différent de Syracuse, alors qu’on ne faisait que me dépasser sans cesse. Tant qu’il y a de l’amélioration, c’est bon signe.

8h20 : Ça va toujours bien, mes bras ne sont pas lourds. Je nage à un rythme correct, sans pousser, car je sais pertinemment que je n’ai pas assez nagé pour me contrôler efficacement dans l’eau à bloc durant 2 km.

8h46 : Je sors de l’eau. J’ai pu suivre des pieds tout le long, finir sans être raide mort, ne pas faire de zigzags, ne pas faire de la brasse à chaque 100 mètres pour regarder où je suis et puis quand-est-ce-que-ça-va-finir-viarge. Je sors très loin des premiers mais je me suis amélioré de 150%.

8h46, 1 seconde : Pénalité de 15 secondes pour avoir replongé dans l’eau alors que j’étais déjà sorti et que j’avais décidé que j’étais encore trop loin du bord. Hey ben… J’aurais du prendre ces 15 secondes pour enlever mon wet suit au lieu de jaser avec l’officiel pour comprendre ce que j’avais fait de mal. Anyway je vais apprendre!

8h49 : Départ en bike pour 90 km. Stratégiquement, c’est sur cette épreuve que je donnais tout. Je sais que je ne cours pas assez vite en ce moment pour faire des miracles en course à pied.

De plus, je ne veux pas finir le demi-marathon vidé et avec les jambes brisées, car une grosse semaine d’entraînement commence mardi (ce matin) en vu du Ironman. Pour la nage, j’en ai déjà parlé. C’est donc au bike que je peux y aller à fond, logiquement.

9h40 : Une dizaine de km de faits dans ce parcours assez côteux merci. Je le sais déjà, ça va être une très dure épreuve aujourd’hui. Je ne me sens pas super mal, mais pas super bien. Les jambes sont correctes et l’estomac toujours étrange. Je mange quand je peux.

Il reste que je dépasse des gens sans cesse et que personne n’en fait autant sur moi. Je suis en train de comprendre que si je nageais plus vite, peut-être que ce serait différent, que je pourrais rouler avec les gars devant. Mais chaque chose en son temps. C’est dur de tout faire dans la même été et je le savais.

11h24 : Fin du vélo dans un temps assez moyen même si j’ai pédalé fort. Je manque d’intensité, c’est évident et c’est normal. Mais bon, jusqu’à date, je m’en tiens au plan pour atteindre mes objectifs de performances dans chaque sport tout en étant en mesure d’atteindre mon objectif de résultat : compléter l’épreuve en moins de 5 heures.

11h35 : Je commence à peine à reprendre la foulée de course à pied. Le premier tour de 5,25 km sera tranquille et mon ventre brasse beaucoup. J’ai peur de vomir comme à Syracuse et j’ignore si je tiendrai le demi-marathon au niveau articulaire. Je n’ai pas couru tant que ça, et là, c’est quand même plus rapide qu’en entraînement.

Midi : J’ai un rythme contsant et plus rapide lors des deux tours suivants, mais je suis danvantage sur la vitesse du marathon qu’autre chose. Je suis barré à 4min45 du km, comme je pensais. C’est pourquoi j’avais tout misé sur le vélo, quoi qu’il advienne. Je ne regrette donc pas mon choix même si le vélo n’a pas été remarquable.

12h55 : Au cœur du dernier tour. Je cours au maximum de mes capacités sur les 5 derniers km. L’estomac s’est replacé depuis longtemps, j’ai pu prendre des gels et je finis avec l’esprit très lucide et un temps de 4h50min49 sec.

13h30 : Je relax et me dis que j’ai réussi ma journée de A à Z. « Ça aurait pu être pire, John, bien pire ». Oh que oui. Je termine certes très loin de mes amis de bike qui commencent eux aussi à peine le triathlon et qui ont offert de solides courses, mais je suis satisfait par rapport à moi-même compte tenu de ma drôle d’année sportive.

Je fini en bonne forme, sans blessure de course à pied, en constatant les faiblesses que je craignais et les améliorations que j’espérais. Dans l’ensemble, je pense être sur la bonne voie pour l’Ironman de Louisville, qui aura lieu dans 26 jours maintenant. Je manque surtout de vitesse, mais c’est justement de ça dont j’aurai le moins besoin là-bas, bien que ce ne serait pas inutile.

De toute façon, on verra. Je me suis bien amusé aujourd’hui tout en relevant ce défi toujours difficile et je m’en promets autant à la fin du mois.

Merci à tous mes ami(e)s qui sont venus me crier après toute la journée pour que je garde la tête haute. C’est beaucoup mieux que de se faire dire « looking good, David! », alors que tu vomis sur un boulevard en courant dans le centre-ville de Syracuse. Mais tout ça, c’est du passé, ça ne me fait plus peur.

Maintenant, je retourne à l’entraînement. C’est le dernier droit de 11 mois de travail.

@+

Commentaires

Charles a dit…
No pain no gain!
Z boy a dit…
Quel été de malade tu fais !!! J'espère que tu le réalise, c'est fou ton été !!!
la couze Isabelle a dit…
Félicitations pour ce demi-ironman. J'aime beaucoup la précision de ton écriture avec les détails et les impressions. Continue, t'es sur la bonne voie. Je vais t'envoyer des ondes positives pour Louiseville.

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