Les réflexions du off-season: Les objectifs

Pour tuer le temps durant la saison morte, les réflexions du off-season traiteront de la philosophie du sport... Si elle existe! Bref, bienvenue dans ma tête et un peu dans la vôtre.


J'avais dit que ces chroniques seraient publiées après le marathon de Moncton, une fois la saison finie.


En fait, ça m'a fait plaisir de ne pas aller m'obstiner parce que c'était mon tour de travailler le week-end du 27 octobre.

Maudite bonne excuse pour ne pas être au départ de cette course dont la préparation n'allait nulle part.

C'est comme un signe du ciel. "Soigne tes blessures, fait autre chose pendant un petit bout de temps, et revient plus fort."

Et j'ajouterais, fixe-toi des objectifs qui ont du bon sens.

C'est justement le sujet de cette semaine.

Il y a les objectifs de performance et de résultats.

La différence? Je pense que le dicton "à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire" l'explique bien.

Je pratique un sport avec des gens qui veulent "juste finir" et d'autres qui veulent "juste gagner".

Où suis-je dans tout ça? Certainement pas l'un ni l'autre.

C'est toujours le fun de finir au bar avec ceux qui veulent juste finir, mais souvent ils sont encore finis 2 jours plus tard.

C'est toujours le fun de gagner un sprint de pancarte contre ceux qui veulent juste gagner. Pour le reste, ils sont dur à battre!

D'aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours été une balise. Pour être franc: la frontière entre les bons athlètes et les bons sportifs.

Ça me rappelle le vélo de montagne. J'étais souvent près de la tête de course, rarement premier. 

Quand je prenais la tête, les bons avaient eu une mauvaise journée, ou ils se cachaient dans le bois pour déssouffler leurs pneus. Je n'y croyais pas jusqu'à ce que je le vois de mes propres yeux! :O

C'était il y a dix ans. Tous ces jeunes ont arrêté le sport de compétition depuis longtemps.

Et moi, je suis encore là, à tripper comme un ptit gars, à courir tout seul dans le noir sur une île de la péninsule acadienne. Qu'est-ce que je fais-là?!

La clé, c'est peut-être un bon objectif, taillé sur mesure pour nous, en fonction de nos intérêts.

Le dernier que j'ai trouvé, Hawaii, est pas pire pantoute. 

C'est juste le bon niveau de sacrifices (particulièrement nager et ne pas trop manger de chips).

C'est aussi un mode de vie assez cool (Je suis conscient que cette opinion est aussi populaire que la CAQ dans les derniers sondages, mais je pense être élu. On verra.).

L'autre jour, je disais à mon collègue de travail que je serais plus tranquille durant les deux prochaines années.

"Tu es à la croisée des chemins", m'a-t-il dit. Bonne question, je ne sais pas. Encore faudrait-il un objectif qui en vaille la peine.

J'en ai essayé des affaires:

Cyclotourisme (j'ai bien vu que je ne suis pas un aventurier...)
Écouter la télé plus que 30 minutes (et je suis parti courir)
Vivre dans la nuit (ça c'était cool, mais je me réveillais toujours à midi)
Être avocat (je me suis réveillé à midi)
Faire un film sur le triathlon (trop pauvre)
Économiser pour un beau char (C'est plate)
Économiser pour une maison (C'est vraiment plate)

Et j'en passe..

Finalement, rien de tout ça ne m'apparaît un objectif amusant. Ouais, c'est le premier et seul critère.

Il faut un but qui nous donne le goût de se lever le matin, et ça ne plaît pas toujours à tout le monde.

Il y a cette société qui rôde autour, qui se demande pourquoi tu fais pas ci et pas ça, qui veut vivre à ta place.

Et bien comme dirait le philosophe contemporain PRE: "Quand tu crois vraiment en quelque chose, ça rend les gens autour de toi vraiment très très nerveux."

Tiens tiens...

Plus récemment, dans le dernier numéro de Procycling, le mécanicien Geoff Brown, vétéran de mécanos sur le Worldtour, expliquait comment il a fait ce choix de vie, d'être 200 jours par année sur la route, à réparer des bicycles.

"When I started doing this job, I've given me 2 or 3 years. But this job sucked me in. You find your way somewhere in this world. This is where I belong."

Finalement, c'est peut-être juste ça.

Quand on dit que le voyage importe plus que la destination...

À suivre...

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