A fun day in Fundy

Photo: Maxime Maltais, Pentathlon des neiges 2011
HA! Quel jeu de mots!

Je parierais que les gens de ce coin-là ne l'ont jamais entendu.

Cette farce est une idée originale de mon collègue de loppets, qui ne veut pas être nommé sur cette page.

Une bonne vieille règle de droit de la famille, de Men in black et de James Bond s'impose donc.

Nous utiliserons une lettre pour l'identifier: R.

Après la grosse Carole et Pat the rag, un nouveau personnage du blogue est né!

R est une ancienne gloire des loppets du Nouveau-Brunswick. Il reprend maintenant la forme et on prend le volant pour se rendre au départ de ce qui sera un 10 km pour lui et un 25 km pour moi.

Durant nos 4 heures de route, R raconte des histoires du passé mettant en scène toutes sortes de légendes.

Celui qui a porté le premier suit collant blanc dans les années 80: la pinte de lait. Ou encore le petit bonhomme qui arrivait une heure après tout le monde en criant de joie, d'une voie aiguë: «J'lai fait!! J'lai fait!!»

Étonnant... Et j'en passe.

Tout en se préparant à son retour au ski, R a analysé les résultats des loppets dans la province ces dernières années.

Deux favoris devraient être présents ce dimanche: Billy de Groot et Robert Lang.

Bin voyons don. Le monde est ptit!

Avec sa chevelure blonde qui prend dans le vent, Billy de Groot est certainement un parent du célèbre cycliste baroudeur Bram de Groot, qui finissait toujours 3e lorsqu'il était en échappée au Tour de France. SALUT BRAM!
Photo: Google
Paraîtrait-il que Billy de Groot cumule lui-aussi les troisièmes places sur les loppets. C'est de famille, alors.

Quant à Robert Lang, on peut penser qu'il s'agit de l'ancien joueur du Canadien de Montréal et surtout des Pingouins de Pittsburgh. Après tout, le ski de fond exige la maîtrise de la technique du pingouin pour monter les maudites côtes pas faisables...

Juste avant d'arriver, on passe tout près des célèbres Hopewells Rocks. Pour la deuxième fois en 3 ans, je ne pourrai les voir! C'est encore fermé! En plus, il parait que jamais deux sans trois...

:(

Une fois à Alma, village au pied du Parc national de la Baie de Fundy, R lance une courte phrase qui illustre la morosité de l'endroit en hiver: «Ici... C'est plusse l'été...»

Le samedi soir, il n'y a rien d'autre à manger dans le coin qu'une pizza dans un restaurant qui rend hommage à la mafia italienne.

Après avoir fait notre part pour le crime organisé, c'est l'heure de farter les skis.

Un court débat sur la cire a maintenant lieu. On choisi la rouge (+1 à -4) car la météo annonce 0 le matin et 2 en après-midi, le départ est à 11h.......

Photo: 9gag.com
C'est cool de farter avant une course, ça met dans le beat. Après 4 ans à chialer contre le ski de fond sur ce blogue, je commence enfin à aimer ça, mais je suis un inculte.

Après avoir mangé le tapis pour ramasser la cire séchée dispersée partout sur le plancher d'une chambre sans balayeuse, c'est l'heure de se coucher.

...HOODA...

Hooda est un mot acadien exprimant la volonté de faire une transition entre deux activités.

Par exemple, si je place mes mains sur le côté du divan et que je m'apprête à me lever, je peux dire «HOoodA» pour me donner du courage.

C'est logique.

Vous ne pourrez pas dire que je ne vous ai jamais rien appris!

Debout à 8h à grands coups de Hooda pour sortir du lit, un bon déjeuner nous amène jusqu'au dépanneur, alors qu'un local guy moustachu qui fume devant la porte nous dit «nice shit for skiing». 

OK.

Suivront cinq minutes touristiques devant le port d'Alma. La marée est forte dans ce coin et voici ce que ça donne l'hiver à marée basse... Pauvres bateaux.

Photo: moi
Il fait 0 degré. Ce sont des conditions de Coupe du monde selon R. Je ne sais pas ce que ça veut dire.

On monte dans le parc par la route en lacets que j'ai descendue au péril de ma vie avec mon vélo plein de bagages durant la traversée du Canada. La pluie verglaçante se transforme en neige alors que l'on arrive au centre de ski de fond.

De la pluie au niveau de la mer et de la neige dans le parc... La vieille sorcière du Bed and Breakfast avait raison sur toute la ligne!!

J'obtient le dossard numéro 2 pour ma première course de ski de fond. Pas de stress du tout.

:|

Je me placerai tout de même sur la dernière ligne au départ. Je regarde les autres et je dois être le plus jeune par au moins dix ans de différence avec le deuxième plus jeune, qui lui est 15 ans plus jeune que le 3e plus jeune.

On décolle et les derniers ont un bon rythme...

3 kilomètres de plats, de buttes et de descentes emmènent mon groupe de pingouins vers la montée de 2-3 km.

Je me retrouve alors avec un bonhomme qui porte un costume de l'équipe du Canada des masters.

Il arrête tout le temps parce qu'il ne veut pas dépasser 123 de heart rate. Une fois calmé, il revient et me colle au cul.

C'est quoi cette histoire de heart rate?? Ce master ne connaît visiblement pas Miguel Indurain, célèbre pour ces 5 victoires au Tour de France, mais surtout pour sa citation: «Je n'aime pas les moniteurs cardiaques, je me fie à la sensation dans mes jambes.» 

Voilà une recette fort simple et qui coûte moins cher d'électricité.

Ce jeu de rôles avec le master dure un peu plus de 7 km, le temps de compléter un tour. Ensuite il disparaît.

J'apprendrai, une fois la ligne passée, que beaucoup de gens se sont trompés de parcours. J'en fait partie...

J'ai fait 3 fois la même boucle, pensant que c'était ça le but. Ça me donne 24 km. Certains ont fait autre chose. Personne n'a été disqualifié!

Il faut dire que les indications étaient nulles, autant que le plan du parcours, que l'on pensait comprendre.

Je finis 13e sur 18 en 2h09. Robert Lang a encore gagné et Billy de Groot n'était même pas du départ!!

Au terme de sa première course en 15 ans, R est toujours vivant.

Ça ne glissait pas sur les deux derniers tours, j'ai beaucoup de choses à apprendre sur le fartage.

Dommage, ce parcours mal indiqué. On aime mieux les vraies courses où tout le monde fait la même distance, tsé.

Il paraît que c'est le loppet le plus dur de l'année. Pas surprenant. J'ai PAYÉ.

L'entraînement a été bon. L'objectif est atteint.

C'est ce qu'on appelle manger une bonne volée, en plein dans les normales saisonnières. Mais j'ai survécu. Voici une photo embuée de moi et R, mais sans R. On peut pas tout avoir!

Photo: Madame qui sert le bouillon d'après-course
Ensuite, on est rentré à Caraquet, bien brûlés, un lunch de Tim Hortons à la main, en conduisant le gros pick-up, comme de vrais Acadiens modèles...

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