Le printemps perdu

Photo:Google
Ça sonne un peu comme un film d'horreur de série B.

Un peu exagéré, mais je dirais que c'est tout de même un début de saison à oublier.

Je n'ai rien écrit ici depuis 2 mois et demie. 

Nous, les athlètes qui se prennent au sérieux... Nous avons des égos énormes qui font en sorte que l'on déteste parler de nous quand ça va mal.

Comme plusieurs de mes confrères sont pires que moi, je fais un effort ce matin, je donne des nouvelles juste avant que ça commence à aller bien. ;)

Ce n'est pas l'article le plus drôle que j'aurai écrit, mais espérons qu'il pourra vous aider à ne pas faire les mêmes niaiseries. 

Tout a commencé trois jours après le loppet de Charlo, qui marquait la fin de la «saison» de ski de fond.

J'espérais alors continuer ma saison des volées en participant à des courses à pied et éventuellement, à des courses de biiiiike.

Mais la bonne vieille fasciite plantaire s'est invitée au jour 1.

40 minutes de jogging relax pour récupérer de ce loppet ont suffit à me démolir le pied droit.

C'était le pied gauche qui avait ruiné ma saison, en mai l'an dernier. Je conclu donc que les deux pieds étaient fragiles à ce moment-là... 

Je n'avais pourtant pas arrêté de courir depuis octobre. Et là, ça reviens tout d'un coup.

Il faut dire que le ski de fond n'aide pas pour les fasciites. Ça, je l'ignorais.

J'avais aussi négligé les étirements... Et voilà.

Mon gourou de l'entraînement à Caraquet, le très populaire Stéphane Boudreau, m'a rapidement violé les pieds et les mollets sur sa table de massothérapie. 

Une séance a suffit. La grosse douleur est disparue en moins de quelques jours.

J'ai alors reçu une armée de souliers Merrell et j'ai passé deux semaines à me remettre d'une blessure tout en essayant les différentes paires...

C'est la dernière paire qui était la plus confortable. Le temps de m'en rendre compte, j'ai dû stopper plusieurs entraînements car mes pieds chauffaient comme un vieux Chrysler (-Z).

C'est particulier d'avoir un fournisseur de souliers (Je ne dirais pas commanditaire, étant donné la vitesse à laquelle je cours...).

Au lieu de se rendre au magasin, d'essayer des souliers et de choisir celui qui va bien avec notre pied, c'est plutôt le magasin qui vient chez vous, et c'est le soulier qui vous choisit. 

Humrr.

Bref, toute mauvaise chose a une fin, ma stupidité aussi. Il se trouve que le modèle qui était le plus confortable est le même que j'avais choisi l'an dernier, après ma blessure, et qui ne m'avait causé aucun problème depuis... Je tourne en rond!

Tout cet imbroglio me transporte jusqu'au mois de mai avec aucune long run et aucun intervalle à mon actif. Juste des sorties pas trop longues, pas trop vite, pour voir comment je guéris, pour faire du kilomètrage de base et ne pas me blesser de nouveau.

Pendant ce temps, le vélo a tranquillement repris ses droits parmis les arpents de neige qui ont décorés la péninsule acadienne jusqu'à la mi-mai.

Les BOMBES météos qui se sont succédées cet hiver et ce printemps ont eu raison des deux premières courses de vélo de la saison au Nouveau-Brunswick. Elles n'ont pas été remises à une date ultérieure. Il n'y en avait pas d'autres avant le début juin, et je travaillais à ce moment-là.

Une autre volée que je ne mangerai pas. 

Pas de volée non plus de la part du demi-marathon de l'Acadie. J'espérais y participer début mai, mais tant qu'à faire la mascotte et courir en 1h50, je suis resté chez moi à m'entraîner. 

Même histoire pour le duathlon de Sorel deux semaines plus tard: Reste à la Maison.

Tout cela, ponctué de temps supplémentaire au travail à chaque semaine. Mais ça, c'est normal.

J'ai finalement osé faire une compétition le 25 mai, à la base militaire de Gagetown. 

Un triathlon sprint, mon premier à vie.

La nage (400m seulement) a été correcte et je me sentais d'attaque pour un bon vélo malgré mon manque naturel de vitesse sur courte distance.

Étant tellement excité de faire mon premier triathlon depuis les désastreux championnats du monde de septembre dernier, je suis embarqué sur mon vélo comme un fou d'une poche. J'ai atteri si fort sur la selle qu'elle a descendue d'un peu plus d'un centimètre. 

Un monde s'ouvrait alors à moi, celui du cyclotourisme en vélo de triathlon. Je ressemblais à un enfant assis sur un tricycle, les genoux qui ne plient presque pas.

Fascinant. 20 km à sacrer contre cette erreur de junior ont suivis.

Je n'ai pas fait un si mauvais temps, mais rien pour me garder dans la course. Il devait constamment manquer 30 ou 40 watts à ce que j'aurais dû être capable de faire. 

Et hop pour le 5km. J'ai inscrit un temps à la fois très ordinaire et très satisfaisant.

Un temps hyper lent, mais un temps, tout de même. Ce qui veut dire que j'ai couru un 5 km le plus vite possible, sans ressentir aucune douleur. Ce n'est pas une mince consolation!

Ensuite, avec une seule journée sans activité reliée au travail durant trois semaines, j'ai fait mon possible pour continuer à progresser.

Je n'ai pu faire tout l'entraînement que je voulais, il me restera donc des cartouches plus tard cette saison.

La motivation est là, alors ce n'est qu'une question de temps.

J'ai pu participer à un 10 km hier, dans des conditions semblables que vous endurez tous au Québec en ce moment. 

La fatigue accumulée a eu raison d'un excellent rythme après seulement 3 kilomètres. J'ai ramené le char au garage en plus de 42 minutes...

Un rythme qui n'a rien de rassurant, mais c'est tout de même mieux qu'à Gagetown il y a trois semaines.

Courir deux fois plus longtemps à cette vitesse de croisière me donnerait un bon temps dans une semaine. Ce n'est pas la première fois que je suis «barré» à 4min15 du km et que je ne me fatigue pas trop de cette vitesse. Tout n'est pas perdu.

De retour à la maison, j'ai dormi 4 heures en ligne. Je crois que j'étais fatigué...

Mais c'était bien de faire une course quand même, ne serait-ce que pour voir l'étendue des dégâts au terme de cette saison des volées qui n'a jamais vraiment eu lieu.

Mais encore...

Je ressort donc cette expression qui nous a permit, à moi et mon frère, de relativiser tous nos problèmes durant notre traversée du Canada en 2011:«Ça aurait pu être pire John, bien pire.»

Effectivement, ce n'est pas la fin du monde.

La première grosse course de la saison est dans une semaine et je ne suis pas blessé à la course à pieds. 

Je cours plus vite chaque semaine, je me sens bien à la nage et au vélo, et j'ai toute cette expérience qui continue de s'accumuler au fil des saisons.

C'est ma 14e année en sports d'endurance. Je commence à être un vieux requin dans le domaine de la souffrance dans les moments clés. 

Ces deux dernières années, je suis arrivé au 70.3 du Mont-Tremblant en bonne forme, mais sans avoir couru pendant des semaines. J'y ai fait des performances de loin supérieures à mon niveau de forme, juste parce que j'étais très fâché.

Cette fois, je suis un peu moins rapide, mais je pratique les 3 sports. Et je ne suis pas fâché, je suis en T&)&?@$#@$%?&!#$#?& étant donné tout ce qui s'est passé depuis ma chute aux mardis cyclistes de Lachine en juillet dernier.

J'ai hâte de courir, j'ai fait de mon mieux et je me suis surpris à m'entraîner fort jusqu'à maintenant dans une saison qui devait être presque sabatique.

Finalement, il n'en est rien. 

C'est une saison de compétition, et elle va finir par donner de très beaux résultats.






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