Épique, épique et encore ÉPIQUE!

Photo: moi
Mon chat a fêté ses 3 mois de vie en jouant dans sa boîte préférée toute la nuit. Ajoutez à cela l'excitation de prendre le départ de la classique des Appalaches, une épreuve qui me fait rêver, et vous obtiendrez très peu de sommeil la nuit précédant ce défi. Genre un dodo de 3 heures...

Peu importe, je quitte Québec à 6h et le ciel est rose, annonçant une superbe journée.

Une fois sur le site du départ, à Victoriaville, on voit immédiatement que l'organisation a de la classe, qu'elle propose un événement d'abord et avant tout pour les mordus des vélos. Je pense entre autres aux dossards du granfondo, qui sont en tissus comme dans l'ancien temps. Ils viennent avec 8 épingles de deux tailles différentes pour les attacher sur le maillot à des endroits spécifiques. Ceux qui organisent cette course sont des connaisseurs, pas de doute.

Je décolle pour le 135 km dans un peloton d'une centaine de cyclistes, ce qui est bon pour un nouvel événement qui a lieu fin septembre!

Photo: Classique des Appalaches
Le granfondo n'a pas de classement, ce qui nous permettra de bien profiter de l'expérience toute la journée.

Mais tout de même, quatre sections chronométrées sont au programme. Celui qui fait le meilleur temps moyen sur les 4 sections gagne plein de sirop d'érable.

La première section est au km 14. Tout d'un coup, tous ces cyclistes qui semblaient relaxes se transforment en loup qui attaquent de partout. C'est 3 km avec trois belles bosses. Je me sauve à 400m et remporte la section assez facilement.

J'attends les autres mais voilà qu'on embarque sur la première portion en terre battue. On me rejoint mais ça arrête de rouler immédiatement. Je me sens bien et je continue sans rouler si vite que ça. C'est parti pour 65 km en solo! Wow, que de merveilleuses routes non-pavées, parfois avec de grosses pentes en ligne droite dont on ne voit pas le sommet. Mais aussi et surtout, beaucoup de chemins sinueux, où s'alternent les terres à bois et les belles maisons bâties dans la paisible forêt. Je suis sous le charme.

Je lève le pied quelques minutes avant la prochaine section chronométrée, longue de 2km. J'ai fourni un gros effort mais impossible de savoir mon classement cette fois, car nous ne sommes plus un seul peloton au début de la section, évidemment. Je me doute que j'ai fait un bon temps... Ça sent le sirop d'érable!

La route continue, c'est toujours aussi beau, les bénévoles sont souriants. Quelques belles descentes en gravier à très bonne vitesse nous rappellent qu'il faut être vigilant. J'ai l'impression d'être sur un course d'une autre époque. C'est plus une aventure qu'autre chose. Le fait d'être en tête, en solitaire au milieu de nul part, ajoute à cette magie.

Mais ça ne durera pas. Après m'être fait indiqué la mauvaise route et avoir perdu environ une minute, je me fais rattraper par deux jeunes de mon âge au km 80. Ils sont smaths et on roule bien. La fatigue se fait sentir. Mon escapade en solitaire m'a peut-être coûté quelques cartouches, mais sans plus car je n'ai jamais poussé la machine. Je crois surtout que c'est parce ma dernière sortie de plus de 60 km était... au mois de mai hahaha!!

Nous voilà au second ravitaillement, les crampes me saluent (pas si discrètement que ça) en débarquant du vélo. Il faut dire que mes 6 montées des escaliers du cap diamant jeudi soir ne sont pas bien loin. J'étais très raqué au départ alors maintenant, c'est pas mal tough.

La troisième section chronométrée commence peu de temps après et je me fais ÉCLATER au pied de cette montée de 5 km. Bon, là, c'est moins le fun. Je me suis surestimé ce matin, j'ai eu du gros fun et maintenant, je paie le prix. Me voilà dans les roues des participants du 108 km et je peine à les suivre. Mange, bois et profite de la vue. C'est encore très beau!

Photo: Squad cycles
Mes jambes sont vides et il reste 35 km... Je me console avec mes expériences du passé. Un certain Ironman il y a deux ans, où je ne voulais plus rouler après 140 km, alors qu'il en restait 40 à pédaler et 42 autres à courir... Anyway, il faudra me refaire une tête et saisir une occassion. L'opportunité se présente peu de temps après, au km 105, alors que trois bons rouleurs, dont l'olympien Yvan Waddell, me rattrapent, 90 km après m'avoir laissé partir. Boom! Je prends leurs roues, sachant qu'en restant derrière eux, c'est un billet (presque) gratuit jusqu'aux derniers kilomètres!

Ah seigneur, je souffre! Je n'ai plus rien dans les jambes. Ce parcours n'arrête plus de monter. Les côtes sont de plus en plus courtes et de plus en plus raides. Je suis de plus en plus fou. Le groupe Waddell est maintenant devant moi, tous séparés par 20 mètres. Chacun pour soi, il reste 10 km.

Les seniors 3 et maîtres me rattrapent. Je pédale très lentement, 20-25 km/h de moyenne, comme une heure plus tôt. C'est ainsi que je finirai mon défi, très lentement tout au long de cette superbe montée du mont-Arthabaska. Il faudra donc oublier le sirop d'érable, j'ai sûrement fait d'horribles temps sur les sections chronométrées 3 et 4. LOL.

Wow, quelle épreuve, avec une arrivée dans une vraie montée, comme c'est si rarement le cas par chez nous. Je me sentais comme au Tour de France... Sauf que je suis hors-délai au premier jour et de toute façon, je ne pourrais repartir demain!

C'était quoi le slogan déjà? Épique, épique et encore épique?? En tout cas, moi dans ma tête, c'était ça. Chapeau à l'organisation ainsi qu'aux courageux cyclistes!

À l'an prochain!

....


Coming soon...



Commentaires

Unknown a dit…
Toujours de très bons propos. Bravo pour l'effort et les photos.
Claude Charland a dit…
J'y ai aussi participé et j'avais l'impression que je lisais mon histoire mais sans les exploits des sections chronométrées...
Magnifique texte qui traduit très bien notre belle région et les défis que posait cette première édition. A l'an prochain !

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